dimanche 06 février 2022
Le premier dimanche de février nous avions avec nous la directrice du Passage (l’association dans le local de laquelle nous nous réunissons), qui fait partie de la Croix Rouge Française.
Elle nous a parlé de ses derniers pourparlers avec sa hiérarchie en ce qui concerne la direction du travail. Faut-il renforcer l’équipe des psychologues ou pour une approche globale il y a nécessité d’embaucher des conseillers et des animateurs. Sans rentrer en détaille dans le fonctionnement de cette association je reprend l’expression de la directrice du Passage : « Ici c’est des psy tout terrain ». Depuis de nombreuses années dans cette association les psychologues dans une approche globale des personnes tentent de les accompagner vers le lien social. Les directeurs des autres associations de la CRF qui sont au contact du terrain comprennent cette approche et sont solidaire alors que les services centraux (occupé par le télétravail et bombardé d’enquête) ne reconnaissent ou ne soutiennent pas de manière claire ce travail de terrain. Si les directeurs de ces « lieux ressources » ne sont plus écouté, entendu par les services centraux, nous allons dans le mur.
C’est en rapport à cette impasse que je suis revenu sur la question que je m’étais proposé de développer (Résister de l’intérieur et de l’extérieur) à travers mes rencontres avec deux personnes qui ne veulent pas être vacciner. L’un cherchant constamment le conflit et voulant nous ouvrir les yeux (nous enseigner la résistance devant une obligation pour lui sans fondement) nous obligeant à faire appel à la police et l’autre qui par choix intime refuse de se faire vacciner et avec qui nous avons soutenu un cheminement qui nous a amené à aller ensemble dans un studio d’enregistrement malgré l’obligation du Passe vaccinal, pour enregistrer les morceaux de notre prochain disque. Cela pour dire que c’est sur le terrain, dans la clinique que nous pouvons décider du chemin à prendre ; et dans la clinique c’est ensemble (avec la personne concernée) que nous devons résister à ce qui tourmente la personne. Parfois et c’est le cas de mon premier exemple cet ensemble, ce co-oeuvrement n’est pas accepté. La personne ne peut être que dans l’attaque/fuite, le conflit et dans ce cas nous n’avons pas d’autre moyen que l’appel aux représentants de la loi ! Ca n’est pas très satisfaisant mais c’est la où nous en sommes dans ce genre de situation.
C’est là que nous avons parlé du lien Police/Hôpital, car comme le disait un des participants, dans ce genre de situation « à la fin on retrouve la personne à l’hôpital, c’est l’enfermement ». Ces situations très complexe a permis que plusieurs personnes évoquent des situations similaires que je reprends simplement en citant quelques phrases : « la violence de l’institution, vous (les soignants) êtes en nombre » cela évoque les moments où une personne en crise se retrouve face à une rangée de personnes en blouse blanche. Comme ces moments de tension sont difficilement supportable par le collectif une participante nous a rappelé l’importance de « tous s’asseoir en rond et parler », l’importance dans ces moments de resituer la personne, son histoire, les caractéristiques de la situation, dans quoi elle, nous sommes pris… Comment entendre la violence ? Comment réagir ? Il paraît que dans certains cours il est dit que « l’agitation dure 45minutes », « il faut aller faire un tour ». Cela nous a fait un peu rire car comment laissé une personne agitée 45minutes et comment elle peut accepter d’aller faire un tour. Cela nous aide plus à penser que parfois c’est parce qu’une personne dit quelque chose qu’elle ne va pas le faire. Bien sûr cela ne peut être sans lien avec comment cette parole est entendu et mis au travail. C’est là qu’il ne s’agit pas de se satisfaire de « la jouissance d’enfermer, de dominer l’autre ». Quelqu’un nous parle d’un film autour des animaux et que dans certains métiers il faut se désensibiliser ». Ne s’agirait-il pas plutôt de comment rester sensible à l’autre et à soi de façon qu’un cheminement devienne possible.
On aborde la question de l’hôpital et de l’isolement. « A l’hôpital c’est possible de rejouer au ping-pong », de retrouver des gens (soignants/soignés) que l’on connaissait, l’hôpital n’est pas sans lien avec les lieux de l’ambulatoire, l’intra hospitalier doit aider à faire des liens… Il s’agit parfois de se mettre à l’abri à l’hôpital mais pas pour être seulement neuroléptisé…
Le médicament seul ne permet pas à une personne qui n’est pas dans la capacité de faire des liens de construire des liens. Il y a besoin de lieux et des personnes sur qui s’appuyer pour faire du lien. Si dans les lieux de soin nous ne faisons pas attention à cela nous vidons notre travail de son sens. Parfois il ne s’y passe rien et avec un peu de temps il se passe quelque chose, il ne faut pas trop d’organisation, par contre peut-être de la responsabilité partagée ? Alors que dans notre monde contemporain on est souvent en recherche d’un coupable (au nom du zéro risque et le remboursement par les assurances..)
Prochaine causerie le 6 mars à 15h au 24 rue Ramponeau, métro Belleville. Et si ces propos vous donne envie de démarrer la causerie de la prochaine fois ça sera avec plaisir que l’on vous écoutera.
Nader Aghakhani
Publié le mardi 01 février 2022
Modifié le jeudi 05 mai 2022
Petit message à l'attention de l'internaute
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Difficile de faire sans à vrai dire, mais à toujours utiliser avec une grande attention.